Autour de l'exposition "Colombie, la guerre que nous n'avons pas vue"

Cycle de conférences - entrée gratuite

Conférence en espagnol

à l'Institut Cervantes

 

Jeudi 11 février, 18 heures

« Colombie, la persistance de la vie »

par Sergio Álvarez, écrivain, journaliste, scénariste colombien

Malgré les difficultés politiques et sociales du pays, pour Sergio Álvarez, comme pour beaucoup d'autres, la vie doit continuer. Pour survivre dans les pires circonstances, les Colombiens choisissent la voie de la musique, de la danse et de l'humour.

 

Conférences

au musée d'Aquitaine

 

Mardi 12 janvier, 18 heures

« Le conflit dans la chair  : l'engagement des artistes dans la construction de la paix en Colombie »

par Marie Estripeaut-Bourjac, maître de conférences HDR en études hispaniques et en linguistique, Université de Bordeaux, ESPE d'Aquitaine

L'une des caractéristiques de la pratique artistique en Colombie réside dans sa démonstration de la présence de la guerre dans le quotidien de l'individu et des dégradations qu'elle y opère, mais aussi dans sa volonté d'aller au plus intime de l'être pour y débusquer la guerre. Cette communication se propose ainsi d'observer les modalités de la participation des artistes colombiens à la construction de la paix.

 

Jeudi 14 janvier, 18 heures

« L'Eldorado, mythe, mirage et réalité »

par Bernard Lavallé, professeur de civilisation hispano-américaine coloniale, Université de la Sorbonne-Nouvelle, Paris 3

Dans une Amérique du Sud où l'or fut un des moteurs de la Conquête, le mythe d'El Dorado, l'homme doré, né dans l'actuel Equateur, se déplaça vers la Colombie d'aujourd'hui. Il y évolua, se transforma et surtout prit une ampleur inouïe, alimenté par le souvenir du rôle central que le métal jaune avait joué dans les sociétés préhispaniques du pays, et la quête sans fin, aussi obsédante qu'illusoire, des trésors qu'elles avaient laissés.

 

Mardi 19 janvier, 18 heures

« Aspects de la Colombie préhispanique »

par Thomas Gomez, responsable de l'équipe d'accueil EA369, Etudes romanes, CRIIA, directeur de la revue Crisol, professeur des Universités, Civilisation latino-américaine, Université Paris-Ouest Nanterre La Défense

Conférence proposée en partenariat avec AMERIBER, Université Bordeaux Montaigne

Contrairement à certains autres espaces préhispaniques (Mésoamérique et Andes en particulier), la région n'avait pas développé des constructions politiques complexes (Espace Maya, Empire Aztèque, Empire Inca). Un conglomérat de groupes plus ou moins organisés occupait l'actuel espace colombien et maintenait des relations d'échange selon un schéma théorisé par John Murra. Cette situation n'empêcha pas ces groupes de développer des cultures originales notamment dans le domaine de l'orfèvrerie. Par ailleurs, on observe qu'à l'arrivée des Espagnols le groupe Chibcha qui occupait les hauts plateaux de la Colombie centrale avait entamé un processus d'unification politique dans lequel les caciques de Tunja et Bogota se disputaient l'hégémonie sur le territoire.

 

Jeudi 21 janvier, 18 heures

« De la conquête et la colonisation aux mouvements d'indépendance »

par Thomas Gomez

Conférence proposée en partenariat avec AMERIBER, Université Bordeaux Montaigne

La conquête de la Colombie tout en suivant le schéma classique mis en place par les Espagnols, présente quelques singularités. Son inaccessibilité facilita l'émergence d'une relative autonomie de fait. La société coloniale, frondeuse et résistante à la politique que Madrid s'évertuait à appliquer, constitua rapidement un terreau sur lequel prospérèrent des germes de subversion. La société créole exerçait le pouvoir à son profit et il était très difficile de réformer le pays. L'insurrection des « Comuneros del Socorro » constitue l'épisode le plus emblématique de cette évolution.

 

Mardi 26 janvier, 18 heures

« Continuités des phénomènes de violences et de conflits armés en Colombie depuis 1945 »

par Daniel Pécaut, directeur d'études, EHESS

C'est devenu un lieu commun de parler d'un  « conflit armé de 50 ans ». Les « causes » en seraient les profondes inégalités sociales, la répartition scandaleuse de la terre et les blocages politiques. La naissance des FARC n'en serait que l'expression. En fait, la lecture des phénomènes récents de violence en termes de continuités est largement illusoire. L'essor dans les années 1980 du narcotrafic et des ressources minières implique de profondes discontinuités dans les dynamiques institutionnelles et dans celles des acteurs armés illégaux et légaux. Le paradoxe est qu'en accentuant la fragmentation territoriale et, surtout, en neutralisant les mouvements revendicatifs, le conflit armé a en définitive contribué au renforcement du statu quo social et politique.

 

Mercredi 27 janvier, 18 heures

« Dimensions internationales de la crise colombienne »

par Olivier Dabène, professeur des Universités, docteur en science politique, Sciences Po-CERI/OPALC

La crise colombienne est avant tout le produit d'une problématique sociale et d'une trajectoire historique propre à ce pays. Elle possède toutefois une double dimension internationale. D'un côté des acteurs extérieurs, notamment les Etats-Unis, ont influencé son déroulement. De l'autre, les pays voisins ont du contenir une éventuelle contagion. Le virage à gauche de l'Amérique latine dans les années 2000 et la création de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR) ont un temps isolé la Colombie, mais ils ont aussi contribué à l'effort de médiation.

 

Mardi 2 février, 18 heures

« Les histoires cachées des Tapisseries de Mampuján »

par Marie Estripeaut-Bourjac

Les Tapisseries de Mampuján font le récit de la violence et des exactions subies par ce village, que ses habitants ont dû abandonner en une nuit sous la menace des paramilitaires. La réalisation de ces œuvres va permettre au groupe de tisseuses de réaliser une thérapie collective et de dépasser le traumatisme souffert, mais aussi de se construire en tant que citoyennes et en tant qu'afro-descendantes. Cette intervention se propose ainsi de revenir sur les histoires cachées qui sont à l'origine de cette série de transformations.

 

Mardi 9 février, 18 heures

« Le témoignage comme forme de représentation (de démocratisation ?) en Colombie »

par Antoine Ventura, maître de conférences des Universités Bordeaux Montaigne

Le genre du témoignage s'est affirmé au cours des années 1960 dans tout le sous-continent latino-américain. En Colombie, divers auteurs ont fait en sorte de représenter les réalités sociales et politiques dominantes par d'autres moyens que ceux offerts par la presse quotidienne ou la fiction narrative, à savoir en donnant amplement la parole aux acteurs des conflits, quels qu'ils soient. S'est-il toujours agi de divulguer "l'autobiographie de ceux qui n'écrivent pas", selon l'expression de Philippe Lejeune ?

 

Mardi 23 février, 18 heures

« Violence et formes de l'imaginaire national en Colombie »

par Alfredo Gomez-Muller, professeur enseignant des Universités, études hispaniques, Université de Tours

Cette conférence traitera des processus d'inclusion et d'exclusion des mémoires sociales et culturelles dans l'histoire du pays, depuis le 19e siècle jusqu'à nos jours, en suivant comme fil conducteur les processus de (re)construction de l'imaginaire national.