Mars 2015 - Fragment de sarcophage

Fragment de couvercle de sarcophage représentant une scène mythologique

Fragment de couvercle de sarcophage

Sculpture datant de l’époque romaine, en marbre blanc, destinée à un usage funéraire, provenant probablement de la région de Bordeaux (?).
Dimensions : 36cm de haut par 74cm de large et 11.8cm d’épaisseur, 32kg.
Don Marie-France, Marie-Josette et François Henri Ernest Quéraud. Collection musée d’Aquitaine, n° inventaire : 2014.4.1

Scène de dévotion à Mercure

Ce fragment de panneau décoré comporte à gauche un cartouche à queues d’aronde dans lequel devait être peint le texte relatif au défunt. Lorsque le couvercle était complet, il se situait au centre, entre deux scènes décorées qui faisaient allusion, par leurs thèmes, au défunt et à son séjour dans l’Au-delà.


Seule la scène de droite est conservée : le dieu Mercure est reconnaissable à ses proportions majorées par rapport aux mortels, et surtout aux ailettes situées à l’arrière des chevilles, à sa position assise, sur une couche munie d’un coussin, les jambes à demi étendues, et vêtu de sa tunique courte.




 

À gauche, un personnage presque nu, un genou à terre (esclave), alimente un brasero et allume une torche, tandis qu’un second personnage, situé au milieu et habillé d’une tunique courte (défunt), s’avance vers le dieu, tenant de son bras tendu probablement une torche et une offrande : la scène se déroule de nuit, dans la forêt symbolisée par l’arbre en arrière-plan :  Mercure accompagne l’âme du défunt vers sa dernière demeure, dans les ténèbres des Enfers.



Mythologie

Mercure, dans la mythologie romaine, Hermès dans la mythologie grecque, est le dieu du commerce, des voyages. Il est le messager des autres dieux et accompagne aussi les âmes en enfer.

Ses attributs. « Il est souvent coiffé d’un chapeau rond, ou pétase, garni d’ailes, et est chaussé de sandales ailées. Il tient à la main un bâton ailé autour duquel s’enroulent deux serpents entrelacés : c’est le caducée »(1). Il est le messager des dieux. Ainsi « afin de traverser rapidement les espaces célestes, il se chaussait de sandales ailées qui le portaient soit sur l’élément humide, soit sur la terre immense, avec le souffle du vent »(2).

« Ancienne divinité pélasgique [Pélasges : nom donné par les Grecs anciens aux premiers habitants de la Grèce NDLR], d’origine Thrace, particulièrement honorée des bergers d’Arcadie, Hermès avait pour mission de veiller sur leurs troupeaux et de protéger leurs cabanes. On le considéra surtout comme le dieu des voyageurs, qu’il guidait dans leurs dangereuses pérégrinations. Ses images se dressaient aux embranchements des routes et des carrefours des villes. Sans doute est-ce par une extension naturelle de ce rôle qu’on le chargea de conduire les âmes des morts jusqu’au royaume infernal. Hermès Psychopompe (conducteur des âmes) est parfois donné comme distinct de l’Hermès céleste »(3).

(1), (2), (3) : Félix Guirand et Joël Schmidt, mythes et mythologie, histoire et dictionnaire, Larousse, 2006.


>> Cette oeuvre est présentée dans les salles du parcours permanent du musée

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Fragment de couvercle de sarcophage, ©Lysiane Gauthier, mairie de Bordeaux

Fragment de couvercle de sarcophage, ©Lysiane Gauthier, mairie de Bordeaux