La Libération de Bordeaux

Exposition présentée du 28 août 2014 au 31 mai 2015 au Centre Jean Moulin

Le 28 août 1944, la liesse populaire envahissait les rues de Bordeaux, enfin libérée après quatre longues années d’occupation. L’immense espoir suscité par le débarquement des alliés le 6 juin 1944 devenait enfin réalité avec le départ des dernières unités allemandes.  Si la Libération fut un immense soulagement, les lendemains ont été difficiles, pour construire l’avenir d’une Europe en paix et assurer la reconstruction du pays qui souffrait encore de la pénurie.

A l’occasion du 70e anniversaire de la Libération de Bordeaux, le Centre Jean Moulin a relaté ces événements à travers plus de 400 documents, photographies et objets. L’exposition met aussi à l’honneur tous ceux qui, par leur courage, leur abnégation et leur refus, ont su reconquérir cette liberté volée et sauver Bordeaux d’une destruction programmée.

 

 

Autour de l'exposition

Conférences par Erwan Langeo, bunkerarchéologue, historien spécialiste de l'occupation italo-allemande à Bordeaux

Mercredi 8 avril 2015

« 1940-1944, Bordeaux ville fortifiée : quels blockhaus pour quels objectifs ? »

Bordeaux et son port ont vu s’ériger de très nombreux bunkers durant la période 39-44 autour des axes et immeubles stratégiques. Toutefois la plupart d’entre eux ont été bâtis très tardivement durant l’année 1944 et obéissent à une logique qui n’est pas la même tout au long du conflit, répondant à des besoins économiques et stratégiques. L’occupant italo-allemand réalise le 17 mai 1943 avec le bombardement de la cité à l’heure de midi que Bordeaux intéresse les Alliés et constitue une très probable porte d’entrée pour la reconquête de l’Europe. Dès lors, une course contre la montre s’engage pour rattraper le retard accumulé dans un secteur où jusqu’ici il faisait bon vivre, loin du front russe.

Vendredi 6 mars 2015 

« De la défaite de 1940 à la reconquête de 1944/1945, le rôle de Bordeaux dans le contexte stratégique international »

En 1940, Bordeaux redevient, pour la troisième fois de son histoire, capitale de la France avec l’arrivée du gouvernement en exil. Un raz de marée humain de près de 700 000 réfugiés fuyant également les combats envahit la ville et ses environs. L’Armistice signé, Bordeaux est de facto la deuxième plus grande ville après Paris du fait de l’instauration de la ligne de démarcation. Les Italiens y installent une base de sous-marins que les Allemands vont finalement se réapproprier suite à l’échec de l’entrevue d’Hitler avec Franco en gare d’Hendaye. Les Alliés vont échafauder des plans de débarquement et de harcèlement incluant Bordeaux qui va alors commencer à se fortifier jusqu’au repli final d’août 1944 qui s’effectuera sans combat.

Mercredi 4 février 2015 

« 1940-1945 : La place des Quinconces traverse la guerre »

Entre 1940 et 1945, l’esplanade des Quinconces a joué un rôle central dans les évènements de la Seconde Guerre mondiale à Bordeaux. Tour à tour témoin de la foire coloniale annulée pour cause de débâcle puis du défilé de la victoire allemande de 1940 et même du dernier conseil des ministres du gouvernement belge en exil ! La vie reprend son cours avec le retour du cirque Amar et des fêtes foraines avant que la Hafenkommandantur fasse bâtir de nombreux bunkers sur une place devenue champ de bataille.

Mercredi 22 octobre 2014 

« Visages de Bordeaux à la Libération : reconstructions et épurations »

par Sébastien Durand, doctorant, Université Bordeaux-Montaigne

Lors des semaines qui suivent la Libération (qui intervient le 28 août 1944), les Bordelais, profondément marqués par les restrictions, les sujétions et les persécutions dont ils ont été victimes, espèrent un rapide retour à la « normale ». La reprise de l’activité, portuaire et coloniale en particulier, est attendue. Soucieuse de rétablir justice et équité dans la vie des administrations, institutions et entreprises locales, la population exige également la mise en place des structures et des hommes susceptibles de juger et exclure les éléments compromis par la collaboration et jugés désormais indésirables. Ces doléances placent la puissance publique devant une tâche fort délicate, celle de sanctionner les « collaborateurs », sans entraver la bonne marche de la reconstruction, qu’elle soit politique ou économique…

Vendredi 17 octobre 2014 

« La Résistance espagnole en France, lignes de relief politiques et militaires »

par Henry Farreny, professeur honoraire des Universités, vice-président de l’Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France, auteur et co-auteur de divers travaux de recherche relatifs à la Résistance espagnole. Conférence réalisée en partenariat avec l’association des Anciens Guérilleros FFI.

Cette conférence-diaporama sera l’occasion de réfléchir au rôle des Espagnols, pour la plupart réfugiés républicains de la Guerre d’Espagne, qui se sont engagés, très tôt et dans une forte proportion, contre les occupants nazis et leurs collaborateurs. Elle montrera comment ils ont cherché à se rassembler en tant qu’Espagnols dans l’action politique d’abord, action armée ensuite. Jusqu’à former, malgré une très dure répression, des unités militaires dont l’activité ira croissant jusqu’à la Libération dans une trentaine de départements, dont ceux d’Aquitaine.
 

 

Liesse populaire autour d’un autodafé, rue Ste Catherine,28 août 1944, Archives Municipales de Bordeaux

Liesse populaire autour d’un autodafé, rue Ste Catherine,28 août 1944, Archives Municipales de Bordeaux