Archive conférences et projections autour de l'exposition « Félix Arnaudin : Le guetteur mélancolique » 2015

  • Jeudi 24 septembre 2015, 18 h, gratuit

« Naissance de la forêt landaise »

Conférence par Jacques Sargos, écrivain

Paru en 1997, son Histoire de la forêt landaise évoque la transformation du désert landais en forêt de Gascogne.

La forêt landaise, l’une des premières d’Europe, a presque entièrement été créée par l’homme à la place d’immenses landes pastorales. Mais d’où vient l’idée largement répandue que les ingénieurs du XIXe siècle ont seuls le mérite de l’œuvre landaise ? Certainement des propagandes arrogantes que l’Etat imposa pour défendre une intervention contestée par les populations. Mais aussi de l’image injustifiée dont souffraient depuis longtemps les Landais, celle de sauvages sur échasses incapables de mettre en culture leur étrange pays.

  • Jeudi 1er octobre 2015, 18 h,  gratuit

« Les noms de lieux dans l’univers de Félix Arnaudin : étude toponymique » 

Conférence par Bénédicte Fénié, docteur en géographie historique et auteure de plusieurs ouvrages dont le Dictionnaire des Landes paru aux Éditions Sud Ouest en 2009.

De Baxentes à Batharrière, de Lucpaille au parc de Puu de Brume, l’étrange poésie des noms de lieux et des noms de quartiers jalonne le parcours du guetteur mélancolique. Récurrents dans le récit de son impossible course contre le temps qui passe, ils constituent des repères immuables : la lande se métamorphose mais la langue perdure longtemps encore dans ces mots qui marquent le pays tant aimé.

  • Jeudi 8 octobre 2015, 18 h, gratuit

« Félix Arnaudin » 

Conférence par Guy Latry, professeur émérite de l’Université Bordeaux Montaigne

Dès le début de ses recherches, dans les années 1870, Félix Arnaudin conçoit le projet d’une connaissance totale d’un pays que, d’une certaine manière, il invente en lui donnant un nom : « La Grande-Lande ». Durant près d’un demi-siècle, il combine dans ce but tous les modes d’approche : la collecte ethnographique, les recherches historiques et archéologiques, l’écriture et le médium le plus moderne, la photographie. Entreprise infinie, qui aboutit à quelques publications, à une masse de manuscrits, mais jamais au livre tant rêvé.

  • Dimanche 11 octobre, à 15 h et à 16 h 30, gratuit

Projection "Jouantirot", film de J. Baris (nb, 52 min) suivie d’un échange avec le réalisateur et les acteurs.

Très connu pour son œuvre photographique, Jacques Baris adapte un Conte de Noël écrit à Arue, dans les Petites Landes de Roquefort, au mois de décembre 1948 par Pierre Clertan. Nous remontons au début des plantations du massif forestier, au temps des bergers, des lagunes, du désert Landais. Il faut se laisser porter par cette histoire de coin de feu, jouée par des acteurs inconnus, marqués par la terre des anciens, des personnages véritables de vieux landais patinés par le temps.
Le style photographique est très visuel, beau et sauvage. Les images sont épurées, les personnages évoluent dans de splendides paysages des Landes sous des ciels immenses.
Jacques Baris a fait le choix d’une image de haute qualité photographique, avec un éclairage de type studio qui dégage une sensation de pureté et de force. Il croise ainsi puissance picturale et souffle poétique, comme un clin d’œil à Félix Arnaudin et Bernard Manciet.

  • Mercredi 14 octobre 2015, 18 h, gratuit

« Félix Arnaudin, conserver par l’image la Grande-Lande » 

Conférence par Hélène Sorbé, professeur des Universités, discipline Arts plastiques et sciences de l'art, Université Bordeaux Montaigne

Le regard de Félix Arnaudin sur la Grande-Lande (1874-1921) s’inscrit dans une filiation qui remonte au siècle des Lumières. Des voyageurs érudits se saisissent des particularités de populations autochtones au cœur de campagnes reculées ou de contrées lointaines. Ce phénomène prend de l’envergure, et il est évident que lorsqu’elle apparaît (1839), la photographie se révèle une manne inespérée quant à sauvegarder par l’image ce que le progrès ne pourra qu’éradiquer.

  • Jeudi 15 octobre 2015, 18 h, gratuit

« Félix Arnaudin, un homme dans son siècle » 

Conférence par Guy Latry

Entièrement voué à ses recherches, Félix Arnaudin ne se désintéresse pas pour autant du monde où il vit. Observateur attentif de la vie politique locale comme nationale à l’époque de l’installation difficile de la IIIe République, il exerce sa critique de ses contemporains à travers ses lectures aussi abondantes qu’éclectiques, des récits de voyage aux ouvrages spirites.

  • Dimanche 18 octobre, 14 h 30, gratuit

Projection de films documentaires de Raymond Arnaud, en présence du réalisateur

« Les croix de Saint Jean à Gajac », 2015, 20 min
« La migration des grues dans les Landes de Gascogne », 1991, 12 min
« Les improvisations des artrumentistes dans les prés d’Uzeste» , 2011, 29 min

  • Mercredi 21 octobre 2015, 18 h, gratuit
    En remplacement de la programmation initiale du 23 septembre

« Félix Arnaudin : le paysage sans emphase »

Conférence par Gilles Mora, historien et critique de la photographie

Il s’agit de montrer comment Arnaudin s’inscrit dans une modernité du document photographique dégagée de tout pictorialisme, annonciateur d’une économie et d’une simplification du paysage très contemporaine.

  • Dimanche 25 octobre 2015, 14 h 30, gratuit

Projection « Jusqu’à l’aube » suivie d’un échange avec les réalisatrices

Court-métrage de Jeanne Oberson et Raphaëlle Rio, 2013, 22 min
Un jour d’été 1890, Félix Arnaudin s’installe au cœur d’un hameau landais pour en photographier les habitants. Parmi eux : Emile. Il vit seul avec ses trois enfants. Sa vache vient de tomber malade. La nuit venue, au coin du feu, Emile raconte son histoire au photographe : sa femme était une fée, elle a disparu. 

  • Jeudi 29 octobre 2015, 18 h, gratuit

« Félix Arnaudin et l’accordéon » 

Conférence par Patrick Lavaud, ethnologue et accordéoneux amateur

À plusieurs reprises, dans la préface et dans les annexes des Chants populaires de la Grande-Lande, parus en 1912, Félix Arnaudin critique « l’affligeant, l’odieux, le stupide accordéon », symbole musical d’une modernité qu’il déteste. Il fait précisément référence à l’accordéon diatonique, inventé à Vienne, en Autriche, en 1829, qui a commencé à pénétrer dans les Landes de Gascogne à la fin du XIXe siècle et est devenu rapidement un instrument populaire, prisé par la jeunesse. Pendant un demi-siècle, l’accordéon a accompagné la vie des quartiers et des villages de la forêt landaise, fait danser des centaines de couples, animé les bals de noce, mené les tournées de conscrits et de carnaval.

Dans le cadre de l'exposition Félix Arnaudin

F.Arnaudin, Maisons - La Yaougué