Archive cycle de conférences « Les mondes du Moyen et Proche Orient » 2015

Conférences à 18 h / entrée libre

Depuis 2012, le cycle de conférences « De la Méditerranée antique à la Méditerranée des Nations : 2000 ans d’histoire » a permis de croiser les mers et les océans. Le voyage touche désormais à sa fin en nous ramenant vers la Méditerranée, et plus particulièrement ses côtes orientales. Attentifs à l’actualité de cette partie du Proche et Moyen-Orient, le musée d’Aquitaine, le Forum Montesquieu, la MSHA et le master « religions » / université Bordeaux Montaigne, évoqueront aussi bien des questions de civilisation que de géopolitique contemporaine, depuis la chute de l’Empire ottoman jusqu’à nos jours. 

Retrouvez les vidéos des conférences sur la chaîne Youtube de l'Université Bordeaux Montaigne

Conférences au musée d’Aquitaine

  • Mardi 29 septembre 2015, 18 h
« La religion à l’extrême et son interaction avec la géopolitique »

par Bernadette Rigal-Cellard, professeur en études nord-américaines, Université Bordeaux Montaigne

Nous évoquerons les fonctions majeures des religions en général (spirituelles, morales, identitaires…), puis les différents types d’action qu’elles suscitent selon qu’elles sont « ordinaires » ou « intenses ». Nous nous concentrerons ensuite sur un dénominateur commun aux trois religions du Livre actuellement en conflit dans la région, le messianisme, notamment le messianisme national.

  • Mardi 6 octobre 2015, 18 h
« L’homme malade de l’Europe : l’Empire ottoman entre processus de modernisation et la Question d’Orient (1774-1923) »

par Stéphanie Prévost, maître de conférences en études anglophones, Université Paris 7 Denis Diderot.

Cette conférence s’attachera à montrer comment cet Empire, que Nicolas Ier en 1853 qualifie d’ « homme malade de l’Europe », oscille entre une volonté de modernisation de la part des Sultans successifs et un désir de réaffirmer sa puissance sur la scène internationale dans le cadre de la très européenne Question d’Orient, qui encourage les puissances du Concert à s’immiscer toujours plus dans les affaires ottomanes avant, mais aussi, après la Première Guerre mondiale et le génocide arménien de 1915.

  • Mardi 13 octobre 2015, 18 h
« Naissance ou Renaissance ? Vers l’Etat d’Israël »

par Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah (Paris).

Israël, mai 1948. Peut-on parler d’une naissance ou d’une renaissance d’une nation juive ? Peut-on parler d’Israël comme d’un fait colonial comme l’affirme la doxa palestinophile ? D’un Etat juif né du génocide comme l’assure l’opinion moyenne ? Et si les racines de l’Etat juif étaient à chercher plutôt dans le temps long de l’histoire ? Dans la place d’Eretz Israël, le nom de cette terre désignée Palestine par l’occupant romain, dans l’imaginaire juif ? Dans le récit européen enfin du « printemps des peuples » de 1848 et de la définition culturelle de la nation par Renan en 1882 ?

  • Mardi 20 octobre 2015, 18 h
« Le chiisme politique transnational au Moyen-Orient »

par Hassan El Harake, docteur en études arabes, chercheur associé au département d’études romaines, slaves et orientales, Université Charles de Gaulle de Lille

La naissance de la République islamique d’Iran contrôlée par le Guide suprême favorisa un chiisme politique transnational illustré par le Hezbollah libanais. Quand le régime de Damas allié de longue date au régime islamique fut menacé par ses opposants, le chiisme transnational s’est mobilisé : Téhéran manifeste son soutien inconditionnel au régime de Damas, le Hezbollah libanais opère militairement à côté de l’armée régulière syrienne depuis maintenant trois ans, et des groupes militaires iraquiens sont également présents à Damas.

  • Jeudi 22 octobre 2015, 18 h
« Les chrétiens d’Orient »

par Mouna Ghossain-Zaiter, docteur en études arabes, Université Bordeaux Montaigne

Dans aucun des pays qui les ont vus naître et croître, les chrétiens d’Orient n’ont gardé la liberté d’agir. Dans le monde arabo-musulman, leurs communautés représentaient ce qui restait des antiques sociétés chrétiennes ayant survécu aux conquêtes arabes et à l’expansion de l’islam à partir du VIIe siècle. Aujourd’hui, ces chrétiens sont ruinés et arrachés à leurs terres. Ils s’exilent et cherchent un refuge dans les villes françaises et européennes à la vie desquelles il leur faut s’intégrer. La disparition des chrétiens dans le paysage religieux du Moyen-Orient ne grève-t-il pas son avenir ?

  • Mardi 27 octobre 2015, 18 h
« Les clivages entre sunnisme et chiisme »

par Bouba Nouhou, docteur en études arabes, Université Bordeaux Montaigne et chercheur associé au Centre Montesquieu de Recherches Politiques (CMRP)

Depuis une décennie, le clivage chiite-sunnite est souvent évoqué pour expliquer les nouvelles guerres au Proche-Orient. Ces deux courants de l’islam ont été construits sur des interprétations contradictoires liées initialement au conflit de succession après la mort du Prophète Mohammed.

  • Mardi 3 novembre 2015, 18 h
« L’avenir du Proche-Orient : les leçons oubliées de 1914 »

par Flavien Bardet, maître de conférences, Université Bordeaux Montaigne

Cette conférence reviendra sur le rôle attribué au Proche-Orient ottoman par les grands empires européens jusqu’à l’entrée en guerre, en revenant notamment sur le concept de « choc des civilisations » et sur l’importance de la dimension mystico-religieuse attribuée à ces berceaux des grandes religions monothéistes. Réconcilier visées stratégiques et vision philosophique de ces terres du Levant situées à la croisée des routes commerciales et des grandes civilisations, tel sera le défi que les Alliés se lanceront dès le fin du XIXe siècle, avec un avantage certain pour l’empire britannique sur le soleil jamais ne se couche.

  • Jeudi 5 novembre 2015, 18 h
« Notre histoire universelle attaquée par les islamistes de Daesh sur les sites archéologiques de Mari, Nimrud et Doura Europos »

par Laurence Gré-Beauvais, archéologue et conférencière, directrice de l’association Kairinos

Il existe au Proche-Orient, depuis 5000 ans, de la Mésopotamie à la Méditerranée des civilisations immenses qui ont inventé la comptabilité et l’écriture, les premières cités-états avec leur architecture, leur canaux d’irrigation, leurs épopées, leurs Dieux… Avons-nous oublié que nous devons les grandes inventions de notre monde moderne aux Sumériens, aux Akkadiens, aux Assyriens, et aux Perses ?

  • Mardi 10 novembre 2015, 18 h
« L’université Al Azhar et les développements religieux en Egypte »

par Dominique Avon, professeur d’Histoire contemporaine, Université du Maine, co-directeur de l’Institut du Pluralisme Religieux et de l’Athéisme (IPRA)

Fondée il y a plus d’un millénaire sous une dynastie chiite, Al-Azhar est, depuis Saladin, une référence majeure pour l’islam sunnite. Du sultan ottoman Sélim Ier au président Moubarak en passant par Bonaparte, Muhammad Ali ou Nasser, ses autorités n’ont jamais été indépendantes du pouvoir politique. Le rôle de médiateur joué par l’institution au cours des années 2011-2012 est apparu comme un signe allant dans le sens d’une plus grande autonomie. Cependant, la lutte entre le gouvernement des Frères musulmans et l’armée égyptienne au sujet de la loi sur le nouveau statut d’Al-Azhar montra les limites de ce processus

  • REPORTE à une date ultérieure Mardi 24 novembre, 18 h
« L’extension du conflit du Proche et Moyen-Orient en Afrique : Boko Haram »

par Bouba Nouhou

A l’image du Proche-Orient, l’Afrique subsaharienne connaît la résurgence des mouvements islamistes tels que Boko Haram au nord-est du Nigeria. Fondé par Mohammed Yusuf, ce mouvement a étendu son influence au Cameroun, au Tchad et au Niger. Tout en prônant le refus de l’éducation occidentale, considérée comme un péché, et l’application stricte de la charia, Boko Haram exploite également les conflits historiques non résolus et les inégalités sociales régionales pour étendre son influence. Sa récente allégeance au « califat islamique » en Irak-Syrie, marque-t-elle une évolution de l’islam en Afrique subsaharienne ?

  • ANNULATION Samedi 28 novembre, 14h30
« Regards croisés » : point de vue sur le Yémen

Des étudiants de Sciences Po Bordeaux interrogent Laurent Bonnefoy, chargé de recherche au CNRS, au CERI, politologue et arabisant, spécialiste des mouvements salafistes de la péninsule arabique contemporaine.

Le processus de transition qui a fait suite au « Printemps arabe » de 2011 avait pour un temps érigé le Yémen en modèle. A présent porté à bout de bras par l’ONU, le pays est moribond et laisse place à un maillage de conflits et d’inimitiés qui, bien que prévisibles, frappent par leur brutalité.

  • REPORTE à une date ultérieure Mardi 1er décembre, 18 h
« Le facteur religieux dans la politique russe au Proche-Orient »

par Olga Gille-Belova, docteur en Science Politique, maître de conférences au Département d’études slaves, Université Bordeaux-Montaigne

Depuis le début des années 1990, le Moyen-Orient n’a à aucun moment, constitué une priorité pour la Russie, davantage préoccupée par les relations avec son voisinage proche, des pays occidentaux ou des puissances émergentes. Cependant, ses dirigeants suivent officiellement un double objectif dans cette région : réaffirmer le statut de grande puissance de la Russie par le biais de sa participation au règlement des différents conflits régionaux, et renforcer la coopération économique notamment dans les secteurs de l’armement et de l’énergie.

  • REPORTE à une date ultérieure Vendredi 4 décembre, 18 h
« La conversion des Français à l’islam »

par Loïc Le Pape, docteur en sociologie, chercheur contractuel à l’Institut d’ethnologie européenne, méditerranéenne et comparative (IDEMEC), Université - CNRS Aix-Marseille

Qui sont les Français qui se convertissent à l’islam ? Quelles sont les spécificités ou les singularités d’une conversion à l’islam ? Et qu’est-ce qu’être un nouveau musulman en France ?

  • ANNULATION Mardi 8 décembre, 18 heures
« Les Frères Musulmans : de l’utopie intégr(al)iste à la sécularisation ? Origines, Post-printemps arabe et avatars européens »

par Cédric Baylocq, docteur en anthropologie, chercheur associé au Centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales à Rabat, Maroc

On envisage généralement le mouvement des Frères Musulmans comme une nébuleuse obscure et homogène qui tente d’étendre uniformément son influence politico-religieuse dans toutes les sociétés dans lesquelles elle a pris place. Après avoir évoqué les origines et les bases idéologiques du mouvement créé en Egypte par le prédicateur Hassan Al Banna en 1928, nous envisagerons les mutations de ce mouvement, depuis ses proches (-orientales) ramifications jusqu’à l’un de ses avatars européens qui s’en réclame tout en s’en détachant (l’UOIF en France.
 

Au Forum Montesquieu  / Pôle Juridique et Judiciaire, 35 place Pey-Berland, 33000 Bordeaux, amphi Jacques Ellul, entrée libre

  •  Mercredi 25 novembre 2015 > 18 heures 
    Rencontre : « Daech et ses origines » par Mouna Ghossain-Zaiter, docteur en études arabes, Université Bordeaux Montaigne accompagnée par des étudiants du Master droits européens et droit international, du Master II Religions et Sociétés, et Sciences Po Bordeaux. 

     
  • Mercredi 9 décembre 2015 > 18 heures
    Conférence : « Proche-Orient : le pouvoir, la terre et l’eau » par Pierre Blanc, enseignant-chercheur à Bordeaux Sciences Agro et Sciences Po Bordeaux (LAM). → Suivie d’une « Parenthèse culinaire » de mets libanais à 19h30

 

Ciné-débat à la Maison des Sciences et de l’Homme d’Aquitaine

  • Mercredi 21 octobre 2015, 18 heures
« Le cochon de Gaza », de Sylvain Estibal, 2011, 98 min

Jafaar, un pêcheur de Gaza, fait triste mine. Il ne rapporte dans ses filets que quelques maigres sardines qu’il échoue à vendre au marché. Fatima, sa femme, qu’il rejoint dans leur maison délabrée, accueille la nouvelle avec découragement. Sur le toit chantent et veillent deux soldats israéliens. Le lendemain, Jafaar a la surprise de voir un cochon tomber de ses filets. Epouvanté, il enferme l’animal impur dans la cabine de son bateau. Que peut-il en faire ?

 

 

Un cycle de conférences proposé en partenariat avec :

    

John Tenniel, who says sick man now, Punch, may 1897

John Tenniel, Who says sick man now, Punch, May 1897