Conférence "La religion carnavalesque"
Dominique Pauvert se dit ethno-mythologue. Formule modeste de ce docteur en histoire qui depuis maintes années explore avec passion l’immense champ des études carnavalesques, au croisement de l’histoire, de l’anthropologie et de l’histoire de l’art. Le musée d’Aquitaine est le lieu naturel d’une présentation de son dernier ouvrage, vaste synthèse d’une rare érudition parue en 2012.
>> A propos :
-Dominique Pauvert, La religion Carnavalesque, Chamin de Sent-Jaume, Meuzac, 2012
Ce qu'en dit l'éditeur...
"À vous qui ne voyiez sa majesté Carnaval que comme un aimable roi du divertissement d'un jour - un certain mardi gras -, au mieux, en une vision sociologique singulièrement réductrice et finalement rassurante, comme maître du grand défouloir et de l'inversion aidant à la digestion de toutes les couleuvres avalées au long de l'an, ce livre n'a pas fini d'ouvrir de grandes et belles perspectives, tant il en envahit le calendrier, débordant bien même des jours sombres et froids. Et si l'auteur parle de religion carnavalesque, ce n'est pas pure provocation, c'est à bon droit, ces pratiques paganochamaniques se passassent-elles de livre sacré, de dogme, de clergé institué en Église... et d'Inquisition, n'en ayant pas moins une parole, plus ancienne que l'écriture, une vision du monde voire de l'Autre Monde, une spiritualité, une symbolique, des rituels, de curieux prêtres à l'autorité éphémère, des dieux, fussent-ils oubliés. Òm l-i pòrta las banas sens vergonba, òm l-i renega pas son cuòl per 'na petada, òm sap que tota bufada pòrta sa part d'esperit. - On y porte les cornes sans honte, on n'y renie pas son cul pour un pet, on sait que tout souffle porte sa part d'esprit. N'en disons pas plus... À Dominique Pauvert, mythologue éminent, l'éditeur, après avoir lu sa magistrale thèse «Jérôme Bosch et Peter Bruegel l'Ancien, peintres de la religion carnavalesque» et y avoir découvert avec émerveillement ce qu'il soupçonnait depuis longtemps, a demandé d'écrire un ouvrage plus général sur la question. Il prolonge et enrichit les travaux pionniers du grand Claude Gaignebet et remet à jour de fortes racines de la culture populaire, racines nourries d'humus mais aussi de vent."