Construire Bordeaux au XVIIIe siècle de Philippe Maffre
La saga de la famille Laclotte – ses péripéties, ses chantiers et ses réalisations- est la preuve qu’on n’a pas encore tout dit sur le Bordeaux du XVIIIe siècle.
Étienne, Michel et Jean Laclotte appartiennent à une famille qui occupe au milieu du XVIIIe siècle une place dominante dans la corporation des maîtres maçons de Bordeaux. À partir de 1761 ils exercent en société les professions d’architecte et entrepreneur.
Héritiers de leurs charges d’architectes des chapitres de la cathédrale et de la collégiale Saint-Seurin, ils travaillent pour la plupart des institutions charitables et d’enseignement de la ville, ainsi que pour nombre des parlementaires et grands négociants qui administrent ces institutions. Pour ces personnages ils édifient des hôtels, des maisons en ville et à la campagne ; ils les aident à valoriser leurs fonds urbains en menant à bien la réalisation de plusieurs lotissements, essentiellement dans le faubourg Saint-Seurin. Des amitiés leur permettent également de travailler pour le milieu protestant du négoce. Pour leur propre compte ils conduisent de multiples opérations immobilières.
Trop souvent présentés comme des spéculateurs et comme les simples suiveurs malhabiles des architectes parisiens, ils sont en réalité les introducteurs dès les années 1760 de solutions décoratives nouvelles qu’ils associent à l’architecture traditionnelle des maisons de la ville qui convient aux besoins et aux goûts de leur clientèle.
Philippe Maffre est membre de la Société archéologique de Bordeaux et conservateur des Antiquités et Objets d’Art au Ministère de la Culture. Il a soutenu en 1998 à l’université de Michel-de-Montaigne-Bordeaux III une thèse d’histoire de l’art intitulée « Les sociétés Laclotte (1756 - 1793) ». Il était alors ingénieur au Service régional de l’Inventaire et ses recherches étaient soutenues par Jean-Claude Lasserre, ancien président de la Société archéologique de Bordeaux.
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