Bordeaux et l'Aquitaine à l'époque gallo-romaine
Les salles présentant l’Antiquité commencent par l’évocation de la ville, de son architecture et de ses décors, effets sensibles de la romanisation, avec l’Aquitaine devenue romaine à partir de 56 avant Jésus-Christ. Cette nouvelle administration territoriale est attestée localement par un autel de marbre qui consacre officiellement la cité des Bituriges Vivisques, premier peuple connu de la cité antique de Bordeaux, Burdigala. Une inscription monumentale nous apprend que sous le règne de l’empereur Claude, dont est présentée une statue de marbre, les adductions d’eau de la ville ont été mises en place par le mécénat d’un certain Caius Julius Secundus. Burdigala, capitale régionale au moins dans la seconde moitié du IIe siècle, a développé une parure ornementale d’une ampleur et d’une richesse exceptionnelles, souvent ostentatoire, perceptible à travers le temple célèbre des Piliers de Tutelle connu par des gravures et des fragments architecturaux monumentaux, ou l’immense mosaïque d’une maison du centre-ville.
La deuxième salle sur les voies de communication et le commerce fait percevoir la richesse de la ville qui s’est implantée à un carrefour à la fois maritime, fluvial et terrestre qui conduisit très tôt les populations à se tourner vers le négoce. Les stèles (pierres tombales) d’étrangers ou d’artisans, les milliers de monnaies découvertes dans la Garonne, la vaisselle abondante, les outillages et les objets de la vie quotidienne attestent l’attractivité de la ville, devenue plaque-tournante d’un trafic redistribuant les marchandises de l’arrière-pays vers le reste de l’Empire.
Les espaces suivants présentent les divinités du panthéon romain classique telles que la grande statue de Jupiter découverte dans un sanctuaire à Mézin (Lot-et-Garonne), qui précède d’un siècle celle d’Hercule (IIe siècle), en bronze, de type grec classique et de qualité exceptionnelle, découverte anciennement à Bordeaux, et.les divinités gauloises romanisées telles que des statues de Jupiter-Taranis ou Jupiter-Cernunos, qui continuent d'être honorées.
Des fouilles archéologiques plus récentes ont mis au jour l’un des plus grands mithraea de Gaule (temple consacré au culte à mystères du dieu Mithra) dont on peut voir les statues étonnantes.
Certaines des nombreuses stèles extraites de la base du rempart romain lors de sa démolition sont présentées dans l’espace sur les rites funéraires. Elles avaient été extraites des nécropoles situées à l’extérieur de la ville, dont celle de « Terre-Nègre », très étendue au nord-ouest.
Lorsqu’au IIIe siècle la réforme de Dioclétien partage le territoire aquitain en rattachant les peuples du nord de la Garonne à l’Aquitaine Seconde, et ceux situés entre Garonne et Pyrénées à la Novempopulanie, la civilisation change.
Dans le dernier espace, quelques objets comportant des symboles chrétiens et des inscriptions évoquent l’époque paléochrétienne, tandis que la période mérovingienne s’illustre par les productions d’influence wisigothique dans l’art du métal (plaque-boucles de ceintures), ainsi que par les sculptures de l’Ecole d’Aquitaine (sarcophages et chapiteaux en marbre des Pyrénées).
Les mystérieux blocs de Bordeaux
Découverts au XIXe siècle enfouis dans les remparts de Bordeaux, de mystérieux blocs architecturaux commencent enfin à livrer leurs secrets. Des chercheurs de l'Institut de recherche sur l'architecture antique pensent notamment avoir trouvé des morceaux appartenant aux Piliers de tutelle, un monument gallo-romain du IIIe siècle.
>>> Suite du parcours permanent - Salles périodes médiévale - moderne