Bordeaux à l'époque gallo-romaine
Cheminez parmi les héritages antiques de Burdigala !
Les espaces antiques commencent avec les vestiges de Burdigala, nom antique de Bordeaux. L’époque romaine aborde différentes thématiques : les fondements de la ville, la vie économique et le quotidien des habitants de la cité, la production et le commerce du vin antique de Bordeaux, les cultes religieux, les rites funéraires et enfin la période charnière de la christianisation de l’Empire romain qui disparait en 476.
Burdigala (Bordeaux antique)
Et si vous veniez découvrir les fondements antiques de Bordeaux, de son édification jusqu’à son expansion et la construction de son rempart ?
À partir de 56 avant Jésus-Christ, l’Aquitaine est intégrée à l’Empire romain et Bordeaux en devient la capitale. Les vestiges du Palais Gallien et de nombreuses statues et pierres architecturales attestent de l’importance de Bordeaux à cette époque.
Venez admirer l’illustre autel de marbre à la tutelle de Bordeaux et décrypter le nom du premier peuple connu de Burdigala, les Bituriges Vivisques !
Le temple des Piliers de Tutelle était l'un des plus grands de l'Empire romain. Construit au bord du fleuve, à l'emplacement actuel du Grand Théâtre, il s'élevait sur un podium évidé, entouré de colonnes corinthiennes et couronné par des arcs ornés d'atlantes représentant des divinités. Il est détruit en 1677, par ordre de Louis XIV pour l’aménagement des fossés d’un château royal (disparu depuis), mais quelques éléments subsistants sont exposés au musée d’Aquitaine.
Les trois plus grands éléments architecturaux, présentés dans le premier espace antique du parcours "400 000 ans d’histoire(s)", semblent provenir de ce monument : un quart de base de colonne, la moitié d'un demi-chapiteau corinthien adossé et un demi-tambour de colonne cannelée (rudentée). Ils correspondent aux mesures prises en 1669, peu avant la destruction du temple, par l’architecte Claude Perrault qui les publie en 1673, accompagnées d’une gravure. Il les réédite en 1684, peu après la destruction de l’édifice, avec des commentaires, dans sa célèbre traduction annotée des Dix livres d’architecture de Vitruve, ingénieur romain du Ier siècle avant J.-C.

Première représentation locale connue du monument en 1574 par l’humaniste Elie Vinet (gravure sur bois).
Les mystérieux blocs de Bordeaux
Découverts au 19e siècle, enfouis dans les remparts de Bordeaux, de mystérieux blocs architecturaux commencent enfin à livrer leurs secrets. Des chercheurs de l'Institut de recherche sur l'architecture antique pensent notamment avoir trouvé des morceaux appartenant aux Piliers de tutelle, un monument gallo-romain du 3e siècle.
Économie et société
Plongez au cœur de la vie économique de la ville et du quotidien de ses habitants !
L’incroyable trésor de Garonne, riche de 4 000 pièces, illustre la prospérité économique de Burdigala qui attire les étrangers. Située au carrefour de voies à la fois maritimes, fluviales et terrestres, la cité s’enrichit grâce au commerce et à sa position stratégique à proximité de la Garonne.
Mosaïques, lampes à huile, objets de toilette et céramiques racontent le quotidien des habitants de Burdigala et leur richesse.
Le trésor de Garonne, dépôt du SRA de Nouvelle-Aquitaine

Vin antique de Bordeaux
Bordeaux et sa région sont aujourd’hui encore réputés en France comme à l’international pour leur vin de qualité. Mais saviez-vous que les premiers vignobles bordelais remontent à l’Antiquité ?
Les ressources naturelles, le savoir-faire et la prospérité économique de la région permettent au vin bordelais d’être le troisième vin le plus recherché de l’Empire romain. Le commerce de ce doux breuvage se matérialise par des amphores et l’une d’elles, découverte à Bordeaux, est unique par sa forme et reconnaissable dans tout l’Empire romain. Les stèles d’un tonnelier, d’un cabaretier et d’un joyeux buveur de vin en disent long sur sa consommation…
Vous rencontrerez le dieu romain Bacchus en vous arrêtant devant la vitrine qui lui est dédiée : buste en marbre double-face et objets liés au vin vous en apprennent plus sur ce dieu du vin et de l’ivresse.
Cultes religieux
Déambulez entre les statues et les autels de divinités et découvrez les figures étonnantes de la mythologie romaine : Jupiter et ses amours : Junon, Ganymède et Léda, le demi-dieu Hercule célèbre pour ses 12 travaux, Diane connue pour son adresse et son indépendance…
La romanisation de la Gaule se lit dans l’architecture, l’organisation de la cité, l’art et la culture mais aussi dans le domaine de la religion. Le Panthéon romain, lui-même issu du Panthéon grec, s’impose aux Gallo-romains qui continuent cependant de vénérer leurs dieux. Des représentations de divinités gauloises, des amulettes et des statuettes de divinités romaines permettent de mieux comprendre la survivance des dieux gaulois malgré la romanisation.
Les statues de Cautès et Cautopatès vous dévoilent les secrets du culte à mystères de Mithra, mis à l’honneur par un autel qui le représente en léontocéphale.
Rites funéraires et nécropole antique de Bordeaux : Terre-Nègre
Apprenez-en plus sur les rites funéraires de l’Antiquité grâce aux nombreux objets découverts lors des fouilles archéologiques menées sur le site de la très vaste nécropole bordelaise de Terre-Nègre : urne funéraire, fioles à parfum, bijoux, amulettes, statuettes, dé de divinisation…
Riche et vaste (plus de six hectares), la nécropole de Terre-Nègre est fouillée entre 1803 et 1830. Le cimetière se situait au nord-ouest de la ville, à quelques 500 mètres du « Palais Gallien », plus précisément dans un rectangle délimité par les rues Paulin, Naujac, Ernest-Renan et Mondenard. Il tire son nom de la couleur de sa terre cendreuse. C’est François Jouannet, brillant historien et archéologue qui, à partir de 1805, dirige le chantier de fouilles avec son neveu Mazois (celui qui fouilla Pompéi), le baron Pierre de Caila, archéologue et naturaliste, l’homme de lettres Edmond Géraud, le bijoutier Petit et l’archéologue Goethals. François Jouannet en publie les résultats avec une rigueur exemplaire, relevant les inscriptions et illustrant chaque type de vase et d’objet parmi les milliers retrouvés.
Les nécropoles ou cimetières romains sont en périphérie des villes, le long des voies. François Jouannet a pu observer les différents types de rites funéraires : les sépultures conservant les ossements du défunt incinéré dans une urne, elle-même enfermée dans un coffre ou enchâssée entre deux blocs de pierre en partie évidés, le bloc inférieur en terre, l’autre visible et inscrit. Les objets qui ont appartenu au défunt et qui ont brûlé avec lui sur le bûcher funéraire, sont déposés dans la tombe, et les offrandes sont disposées autour. Les cercueils de plomb sont réservés à l’élite.
Christianisation et grandes migrations
Le parcours antique se termine aux premiers temps de la chrétienté, caractérisés par l’apparition de symboles chrétiens et d’un nouveau répertoire décoratif. Vous pourrez vous arrêter devant la mosaïque d’une église, des chapiteaux, des sarcophages et un coffret reliquaire de la basilique Saint-Seurin de Bordeaux.
La christianisation et les temps troublés qui secouent l’Empire romain opèrent une mutation profonde de la société : les paroisses redéfinissent les espaces et l’environnement s’en trouve très modifié. C’est sans compter sur les vagues migratoires successives de peuples venus de l’Est, ceux que les Romains nomment barbares, qui sonnent finalement la chute de l’Empire romain et le début d’une nouvelle et très longue période de l’histoire : le Moyen-Âge.
Parcours sensoriel
Pour une expérience encore plus immersive, le parcours sensoriel vous permet de découvrir par le toucher des fac-similés de certaines œuvres et objets exposés dans les salles de l’Antiquité :
- Une maquette tactile de Burdigala
- Une maquette du Palais Gallien
- La mosaïque de Saint-Christoly
- La stèle funéraire d’Aveta
- Une station dédiée à la fabrication et au commerce du vin avec différents contenants et des échantillons d’arômes vinaires
- L’autel léontocéphale du dieu Mithra
- Des objets caractérisant les Wisigoths